Visite : musée de l’imprimerie à Malesherbes

Plus de 150 machines de collection sont exposées.

Plus de 150 machines de collection sont exposées. © Radio France – Bradley De Souza

Malesherbes, France

Le plus grand musée d’imprimerie d’Europe est dans le Loiret. Et précisément à Malesherbes. Il a ouvert ses portes officiellement ce vendredi. Sur 5000 m², les visiteurs peuvent découvrir des machines d’impression de collection ayant appartenu au groupe Maury, mais aussi une visite ludique qui retrace l’histoire de l’impression : de Gutenberg à nos jours.

Un projet né il y a une vingtaine d’années

L’impression, Jean-Paul Maury en a fait sa passion. Issu d’une famille d’imprimeurs, il possède six usines en France dont deux dans le Loiret. Il emploie quelques 1200 salariés. Le Groupe Maury, spécialisé dans l’impression, c’est surtout 100 000 millions de livres imprimés par an.

Après avoir rencontré l’association Artegraf qui défend les arts et techniques du monde graphique c’est-à-dire les métiers d’autrefois, la typographie, la lithographie, la gravure en relief, en taille douce, etc. M. Maury décide de reprendre la collection de machines à imprimer de Serge Pozzoli, sa veuve voulant tout vendre.

Jean Paul Mary raconte son projet.

Afin d’empêcher qu’elle ne parte à l’étranger, Jean-Paul Mary achète la collection. Il acquiert par la suite une friche industrielle de 13 000 m² dans laquelle il décide d’exposer ses collections sur 5000 m²« On a fait un plan et on s’est aperçu qu’entre nous sur le plan technique, c’était impossible de le rendre attractif au public »explique-t-il. Suite à ce constat, Jean-Paul Maury décide d’élaborer un plan avec un spécialiste de la muséographie Jean-Marc Providence, qui avec ses équipes travaillent depuis plusieurs années à temps plein pour arriver aujourd’hui à ouvrir le plus grand musée d’Europe.

Les origines : la calligraphie

Vidéo : La calligraphie racontée par Jean-Paul Maury

 

L’imprimerie : de Gutenberg à la numérisation

Lorsque Gutenberg invente l’imprimerie en 1454, il s’agissait d’une imprimerie en bois. « Pendant près de 300 ans, on utilisera ce type d’imprimerie, c’était quand même compliqué d’imprimer sur des presses en bois, il n’en existe malheureusement plus sur le marché » raconte Jean-Paul Maury. La presse en fonte remplacera la presse en bois en 1880. La vitesse de production est la même que celle du temps de Gutenberg. « Par contre il y a une stabilité, on imprimait 60 pages à l’heure, maximum » poursuit M. Maury.

Presse à bras métallique de type Stanhope. - Radio France

Presse à bras métallique de type Stanhope.© Radio France – Bradley De Souza

Avec la mécanique dès qu’on a su grâce à l’énergie creuser le métal, fabriquer des engrenages, des systèmes mécaniques, on a créé des cylindres. Et au lieu d’imprimer 60 feuilles à l’heure on a commencé à imprimer 1200 feuilles à l’heure.

Bond technologique. Le développement de la mécanique a permis de construire une presse plus efficace. Du bois à la fonte. « Avec la mécanique dès qu’on a su grâce à l’énergie creuser le métal, fabriquer des engrenages, des systèmes mécaniques, on a créé des cylindres. Et on a commencé à imprimer avec des formes qui avaient des mouvements alternatifs. On pouvait recevoir l’encre en automatique, le cylindre permettait de passer la feuille de papier et d’imprimer en grand format » relate Jean-Paul Maury. Résultat : Cette invention a permis d’imprimer 1200 feuilles par heure au lieu de 60 feuilles par heure à l’époque.

Au cœur de l'imprimerie. - Radio France

Au cœur de l’imprimerie.© Radio France – Bradley De Souza

C’est toute l’histoire du musée, on part de Gutenberg qui a créé une révolution fantastique.

« Avant Gutenberg, revient Jean Paul Maury, il n’y avait que les moines copistes qui pouvaient produire de la communication. Un moine copiste faisait une page par jour. »Puis Gutenberg arriva avec son invention des caractères mobiles. Cette invention lui a permis d’imprimer 60 pages à l’heure. « En dix heures, il faisait six cent pages, dix machines sur le marché, six mille et donc six mille moines copistes en chômage »relate en souriant le fondateur du musée.

Après la presse en bois, en fonte, est venu le temps des rotatives. Nicolas Robert grâce à son invention : le papier continu, les bobines sont apparues. « Là on imprimait jusque là feuille à feuille mais on a imaginé un procédé pour pouvoir produire en continu sur des rotatives, c’est-à-dire se servir de la même bobine, d’aller jusqu’au bout » dixit Jean Paul Mary. Le résultat est sans appel : 15 000 produits pliés sont réalisés à l’heure.

Cette rotative qui vient d'Ecosse permet d'imprimer un journal en continu depuis la bobine de papier. - Radio France

Cette rotative qui vient d’Ecosse permet d’imprimer un journal en continu depuis la bobine de papier.© Radio France – Bradley De SouzaEmile Zola et l’affaire Dreyfus.© Radio France – Bradley De Souza

Emile Zola et l'affaire Dreyfus. - Radio France

Balzac, imprimeur avant d’être romancier

Illusions perdues. Avant d’être écrivain et après une tentative dans l’édition, Balzac se lance dans l’imprimerie. Malheureusement, mauvais gestionnaire de son entreprise, il est criblé de dette. Pour payer ce qu’il doit, il se lance dans l’écriture. Du moins, poursuit l’une de ses passions. En sortira un de ses romans les plus célèbres « Illusions perdues » dont les quelques photos ci-dessous illustrent ces maux que lui ont causés l’imprimerie.

Huit pages intactes de son roman où l'auteur évoque l'imprimerie. - Radio France

Extraits d'Illusions perdues - Radio France

Dès la deuxième ligne, Balzac évoque ses souvenirs. - Radio France

Huit pages intactes de son roman où l’auteur évoque l’imprimerie.© Radio France – Bradley De SouzaExtraits d’Illusions perdues© Radio France – Bradley De SouzaDès la deuxième ligne, Balzac évoque ses souvenirs.© Radio France – Bradley De Souza

Jean Gabin dans « le cave se rebiffe », l’histoire de l’image

Vidéo : Le banc de reproduction racontée par Jean-Paul Maury.

L’impression, notre quotidien

Des étiquettes de produits vendus en supermarché au ballons de football imprimés, l’impression c’est notre quotidien, sans forcément que l’on se rende compte. Crèmes de beauté, céréales, foulard « même les hameçons de pêche sont imprimés »s’esclaffe Jean-Paul Maury. Sans oublier évidemment l’histoire de la presse.

Quels sont les produits imprimés ? Réponse de Jean-Paul Maury

Et le point d’orgue du musée, vous pouvez créer votre propre ouvrage grâce à une machine (photo ci-dessous) sur place.

Plusieurs ouvrages ont déjà été imprimés. - Radio France

Plusieurs ouvrages ont déjà été imprimés.© Radio France – Bradley De Souza

Des ateliers pour les enfants

Des enfants de CM1-CM2 de différentes écoles se sont livrées à différentes activités. Vidéo et photos à découvrir ci-dessous

Comment fabriquer une feuille de papier ?

Les enfants marbrent une feuille.

Les enfants marbrent une feuille. - Radio France

 

© Radio France – Bradley De Souza

https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/visite-au-sein-du-musee-de-l-imprimerie-dans-le-loiret-1538154557

D’autres activités sont également disponibles.

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